L’artiste et professeure Gwenola Wagon a revisité le voyage imaginaire de Phileas Fogg et Passepartout (Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne) à l’aide d’Internet et plus particulièrement de Google Earth. Un tour du monde virtuel transcrit en essai aux travers d’un livre et d’un blog, à visiter.
À la fois artiste, co-fondatrice du collectif Cela Etant et de l’agence expérimentale de voyages Nogovoyages, Gwenola Wagon est également Maître de conférence du département « Arts plastiques » de l’université Paris 8, où elle a accompli sa thèse sur les « Utopies d’un cinéma interactif » après avoir décroché son diplôme à l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris).
Bref, tout cela pour dire qu’aussi divertissant que puisse paraître son projet Globodrome, celui-ci n’en cache pas moins sa dimension critique sur le monde actuel. Ainsi Gwenola Wagon décrit son projet :
« Il s’agit d’explorer un état du monde à partir d’un assemblage de calques, de simulations, de photographies aériennes ou satellitaires avec un regard déictique et de perdre l’apparence humaine. Le voyage suit les latitudes d’Est en Ouest et coupe tous les méridiens du globe avec des escales à Londres, Paris, Port-Saïd, Suez, Aden, Singapour, Hong-Kong, Shanghai, Yokohama, San Francisco, New York puis retour à Londres. C’est un voyage dans les représentations du monde digitalisé. »
Des informations plus précises se trouvent sur le blog dédié au projet, ainsi que la description du début des aventures, tandis que la fin de celles-ci a été publiée dans un livre, disponible sur la plateforme Lulu. Selon l’auteure, un film devrait également être réalisé, à partir des vidéos illustrant le voyage :
« Google Earth fait converger de nombreux sites de partage d’informations, tels que You Tube, Wikipédia, Panoramio ou Street View. Le globe devient un support de voyage dans les représentations du monde digitalisé. Il permet de piloter les données rencontrées en cours de route, pour interroger la nature même de ces informations vues à travers le globe virtuel. Cette exploration se voit transcrite en un essai, illustré par les vidéos trouvées sur le chemin (description de séquences pour la réalisation d’un film à venir). »
