Proposé pour l’instant en version beta et uniquement aux Etats-Unis, Google suit l’initiative prise par Amazon et met en place son service cloud computing (hébergement et lecture en ligne) dédié à la musique.
Alors que le cloud computing (stockage de données en ligne, plutôt que sur un support de stockage physique personnel) est en vogue depuis quelques années, et que le marché de la musique s’y prêterait particulièrement bien (du fait de la multiplication, de la diversification et de la mobilité des appareils permettant de lire les fichiers audio), les majors et grandes firmes se montraient plutôt frileux et aucun d’eux n’avait vraiment osé mettre un « pied dans les nuages ».
C’est finalement Amazon qui, le mois dernier, s’est lancé dans la bataille en premier avec son service « Cloud Drive ». Et déjà Google rejoint le mouvement en proposant, en version beta, « Music ». Ces services cloud permettent aux utilisateurs de télécharger leurs fichiers audio depuis leur ordinateur, Smartphone, tablette ou autre, sur un site dédié, qui va les héberger et les rendre ainsi accessible depuis n’importe quelle appareil disposant d’une connexion Internet. Cela permet notamment de dématérialiser le stockage de musique.
Ainsi Cloud Drive propose une sorte de disque dur virtuel dont les 5 premiers Go sont gratuits, capable de stocker n’importe quel type de fichier mais particulièrement adapté pour la gestion et la lecture de fichiers audio. Comme Cloud Drive, Music n’existe pour l’instant qu’en version américaine (et beta pour Music), et propose les mêmes services, à la différence que, comme son nom l’indique, Music est plutôt orienté musique, et qu’une application, Google Music, doit être téléchargée pour lire et rechercher ses fichiers. En ce qui concerne les Smartphones et les tablettes, seules celles fonctionnant sous Android ont accès au service. Un mode de lecture « hors-ligne » sur une sélection de pistes ou sur les derniers morceaux lus est également disponible pour Music.
Notons tout de même que si ces géants ont tant hésité à se lancer dans le cloud computing, c’est certainement parce que les services innovants proposés dans le secteur de la musique en ligne font toujours leur apparition sous l’ombre de la menace de poursuites judiciaire entamées par les majors, en crise, réclamant l’argent des ayants droits. Ainsi, Amazon par exemple, justifie sa position en insistant bien sur la différence de leur service avec ceux de lecture de musique en streaming comme Deezer ou Spotify : Cloud Drive ne permet d’accéder qu’à ses fichiers personnels, et non pas à un catalogue en ligne, mis à disposition par le service. Cat Griffin, porte-parole d’Amazon précise d’ailleurs : « Enregistrer un MP3 sur le Cloud drive est exactement la même chose que d’enregistrer un MP3 sur une clef USB ou sur iTunes ».
La course au service cloud computing de musique, qui serait finalement comparable à un logiciel de stockage et de gestion de fichiers multimédia en ligne, est peut-être lancée. Zone encore « vierge » en termes juridiques, reste à voir maintenant si les majors parviendront à récupérer un quelconque pourcentage sur ce marché prometteur…




