L’Institut de Recherche et d’Innovation élargit ses partenariats et présente ses axes de développement. A la base, l’IRI a été fondé en 2006 par le Centre Pompidou sous l’impulsion du philosophe Bernard Stiegler. Microsoft France et le CCCB (Centre de culture contemporaine de Barcelone) ont ensuite rejoint le projet pour acquérir, en 2008, le statut d’association.
L’Institut accueille désormais cinq nouveaux partenaires : l’université de Tokyo, le Goldsmith College (université de Londres), l’Ecole nationale supérieure de création industrielle de Paris (ENSCI), l’Institut télécom (Paris) et l’Ecole supérieure des arts de l’image Les Rocailles (Biarritz-Anglet). L’IRI compte également dans ses rangs d’autres collaborateurs tels que le Cap Digital, l’Agence nationale de la recherche (ANR) et la Commission européenne.
On remarque dans ces partenariats la pluridisciplinarité des acteurs. En effet, mêlant artistes, gens de lettres, acteurs culturels et scientifiques, universitaires et industriels, l’IRI a une triple vocation : théorique (Sciences Humaines et Sociales), culturelle (favorise l’amateurisme) et technologique. Cette dernière pilote le développement, au sein de l’«Atelier», des dispositifs logiciels et des plateformes collaboratives sous forme de prototypes. Des méthodes originales de design et de conception sont mises en œuvre.
Les plateformes technologiques de l’IRI
Le principal projet de l’IRI, c’est le logiciel «Ligne de temps». Il permet de découper un film, à l’image des timelines utilisées sur les bancs de montage numérique. L’utilisateur a alors accès aux différents plans du film et peut y ajouter des commentaires textuels, audio, vidéo ou documentés par des images ou des liens Internet.
C’est autour de ce logiciel que se sont ou seront développés tout un ensemble de plateformes et de projets collaboratifs.

D’ores et déjà disponible, la revue L’Amateur est un espace critique centré sur les objets de recherche et les activités de l’IRI et du Centre Pompidou. Cette revue s’attache à expérimenter de nouvelles formes d’écriture collaborative.
Dans la continuité du projet Ligne de temps, et avec le projet CineLab et ses prolongements CineCast et EMMA, l’IRI ainsi que l'ensemble de ses partenaires travaillent sur un système évolué collaboratif de la critique cinématographique. Chacun aura la possibilité d'apporter son savoir-faire dans la construction de critiques avec des annotations à base de textes, de vidéos et d’enregistrements audio.
L’enjeu serait alors l’accessibilité. Mais aussi les possibilités du très haut débit (plus de 100Mbit/s) avec le projet THD, la promotion du cinéma indépendant avec le projet européen Glitner, l’analyse des processus de créativité avec le projet TICTAC et la numérisation, la pérennisation et l’accessibilité des archives audiovisuelles dans le domaine des sciences humaines et sociales avec le projet AnthropoNet.
Les applications de ces projets
Cinq réalisations en cours illustrent les recherches menées par l’IRI et notamment l’utilité du logiciel Ligne de temps. Ces applications suivent trois axes : les appareils critiques, les technologies collaboratives et les interfaces multimodales dans les pratiques instrumentées.
Parmi les appareils critiques, «Lecture signée» permet de produire, à partir de ses notes dans Ligne de temps ou sur une vidéo sur le web, une page web ou un texte qui va à son tour pointer vers la séquence audiovisuelle.
«Vidéolivres» permet de s’enregistrer afin de produire une vidéo chapitrée et indexée. Et la «Boussole sémantique» permet de consulter les parties polémiques d’un discours (adhésion, contradiction, réinterprétation,…). Le projet «Periplus» a l’ambitieuse intention de mettre au point un système de navigation dans les corpus multimédia que constituent l’Internet et les réseaux télévisés depuis les trois interfaces (télévision, ordinateur et mobile).
Pour l’axe des technologies collaboratives, l’IRI a présenté son projet «Annotation Live», permettant d’apposer des annotations collaboratives par la voix ou par le geste, en temps réel, dans un contexte de web casting.
Enfin, pour le dernier axe «Interfaces multimodales dans les pratiques instrumentées» a été présenté le projet «Fingers’dance». En collaboration avec l'équipe Surface de Microsoft, cette réalisation a pour but de mettre au point un système de navigation par le geste dans la vidéo.
Pour cela, le projet s’appuie sur la signification de certains gestes dans le domaine de la danse et a pour ambition une universalité de la sémantique des gestes.