Dernières News à la Une :

Par Guillaume Perissat le 20/03/2014 Article Rating
Enfin le jeu vidéo a sa Légion d’Honneur. La prestigieuse décoration a été remise à David De Gruttola, plus connu sous le nom de Cage. David Cage… L’occasion de revenir sur ses 17 années à la tête de Quantic Dream. 

Le français David Cage est une personnalité controversée du jeu vidéo. Adoré par certains, conspué par d’autres, sa volonté a toujours été de lier le jeu vidéo et le cinéma. Ses jeux se caractérisent par une scénarisation poussée et un game design qui les rapproche du film interactif. 

Sa première réalisation, Omikron : The Nomad Soul, sortie en 1999, se place clairement dans cette démarche. La vision à la troisième personne, plus cinématographique, est d’ores et déjà privilégiée par Cage, avec plusieurs changements de points de vue selon la situation : à l’épaule lors des combats au corps à corps, subjective pour les échanges de tir. 

Le scénario est quant à lui relativement immersif, puisque le joueur et le personnage ne font qu’un : ils ignorent tout de leur environnement et le découvrent en même temps. Enfin, un système de « transfert d’âme » permet au joueur d’incarner d’autres personnages, ce qui ajoute du contexte à l’histoire. 

Omikron a rencontré un grand succès à sa sortie. Avec 600 000 exemplaires vendus, une suite fût dans un premier temps envisagée. Mais finalement, c’est Fahrenheit qui sort 6 ans plus tard. 

Le nouveau jeu de David Cage innove par sa mise en scène soignée : cadrages, scènes d’action, écrans « splités » (découpés de sorte à suivre plusieurs personnages à la fois). L’action elle-même évolue selon le point de vue de trois personnages différents, incarnés tour à tour par le joueur. Leurs actes conjugués (et parfois opposés) détermineront la résolution de l’affaire. 

Il faut également compter sur de nombreuses références cinématographiques, du Silence des Agneaux à 24 heures Chrono en passant par Matrix et les films de Hitchcock. Ultime clin d’œil de Cage au cinéma, un plateau de tournage sert de décor au didacticiel.

La troisième œuvre du studio Quantic Dream fut le très célèbre Heavy Rain. Dans ce thriller interactif, le joueur est amené à effectuer des choix qui ont une influence directe sur le scénario (18 fins différentes). 

Le jeu est d’ailleurs découpé en scènes dans lesquels quatre protagonistes évoluent. Là encore, mise en scène très cinématographique avec l’utilisation massive de QTE (Quick Time Event) qui permettent au joueur d’interagir avec son environnement. On y jouera des interrogatoires, des courses-poursuites mais aussi des scènes de la vie quotidienne. Mais tout ceci n’est qu’un prélude au chef d’œuvre de David Cage.

En 2013 sort en grande pompe Beyond : Two Souls. Les personnages : des acteurs, filmés en motion capture. Et non des moindres… Ellen Page et Willem Dafoe en personne prêtent leurs traits aux protagonistes. 

Et on se croit au cinéma : une narration non linéaire retrace la vie de Jodie (incarnée par Ellen Page) à différents moments-clés de sa vie, des cadres dignes d’un film d’action permettent de la suivre et une bande originale zimmerienne (de Hans Zimmer, célèbre compositeur de musique de films) renforce enfin l’immersion. 

David Cage a-t-il révolutionné le jeu vidéo ? Nous ne sommes pas là pour juger s’il mérite ou non sa Légion d’Honneur. Il est certain qu’il laissera une empreinte durable dans le monde du jeu vidéo. Avec quatre jeux en 17 ans, Quantic Dream n’est pas le studio le plus prolifique au monde, mais son approche du jeu vidéo, étroitement associée aux codes du cinéma, a su marquer les esprits. Enfin, cette distinction n’est pas celle d’un homme ou d’une entreprise, mais celle de tout un domaine. Le jeu vidéo acquiert par là ses lettres de noblesse et sa reconnaissance en tant que produit culturel légitime. 



Notations 

Autres news 3D, Jeu

Les dossiers de Créanum

Gameplay émergent : l’avenir du jeu vidéo ?
Par Guillaume Perissat le 07/03/2014
Un concept agite le monde du développement. Il bouleverse les systèmes de règles établis et donne une grande liberté au joueur. Dites adieu à la narration, à la linéarité et aux scripts : le gameplay émergent arrive… ou demeurera une utopie. 

[Lire le dossier...]

Autres dossiers Jeu
Crowdfunding : le financement participatif, une solution pour les graphistes ?
Par Louis Adam le 28/07/2014

Ulule, Kickstarter, KissKiss Bankbank : au cours des dernières années, les plateformes de financement participatif (ou crowdfunding en anglais) ont vu leur popularité croître au fil des projets qui se finançaient grâce à ce procédé nouveau. Inspiré des principes du microcredit, ces systèmes permettent de lever des fonds pour un projet ou une entreprises sans forcement passer par le système bancaire. Une aubaine pour les créatifs, mais il convient avant tout de savoir ou l’on met les pieds et ce qu’un tel projet représente. Contrairement à l’impression que ces plateformes peuvent donner au premier abord, il ne suffit pas de « vendre du rêve » sur une page Web pour pouvoir soudainement réaliser ses rêves les plus fous. Un projet de financement participatif se prépare et s’organise.

[Lire le dossier...]

Autres dossiers Web
Google, Adobe... la typographie en danger ?
Par Louis Adam le 12/09/2013
Le tournant du numérique n’a rien de neuf dans le monde de la typographie. Depuis les débuts de l’informatique, la question des polices a toujours été prise en compte, même si rarement sur le devant de la scène. Les années 90 ont vu l’arrivée de nouveaux acteurs tels qu’Adobe qui sont venus redéfinir les règles du marché, en proposant à tous ses utilisateurs des polices de qualité telles que Garamond. Mais face à des entreprises telles que Google qui met à disposition, à travers son service Google Font, un nombre incalculable de polices en libre utilisation, comment les fonderies numériques qui investissent et vivent de la création typographique peuvent-elles survivre ?

[Lire le dossier...]

Autres dossiers 2D, Web
Coloriste : une profession qui en voit de toutes les couleurs
Par Louis Adam le 30/08/2013

 Le coloriste est une profession souvent méconnue dans le monde de la bande dessinée, mais n’en reste pas moins un incontournable dans beaucoup de projets de bande dessinée. Choisi par la maison d’édition ou suggéré par l’auteur avec qui il doit être capable de s’entendre, le coloriste reste souvent dans l’ombre, mais son travail est déterminant. A mi chemin entre les auteurs, les maisons d'éditions et les imprimeurs, son métier lui demande des compétences nombreuses qu'il doit la plupart du temps apprendre par lui-même. Nous avons interrogé deux coloristes sur leur métier, l’évolution des pratiques et les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. 

[Lire le dossier...]

Autres dossiers 2D
Nouvelles plateformes de diffusion : pour les artistes, quelles solutions ?
Par Louis Adam le 25/07/2013
Il y a deux semaines, le chanteur Thom Yorke expliquait sur son compte Twitter qu’il cessait de diffuser sa musique via Spotify. La raison de son coup de gueule est assez simple : selon lui, les services de streaming comme Spotify et Deezer ne rémunèrent pas suffisamment les artistes qu’ils diffusent. Un détail pour les stars reconnues et largement écoutés, mais Thom Yorke s’inquiète surtout des problèmes que ce système engendre pour les petits artistes qui ne disposent pas d’une audience importante. Les plateformes de diffusion se sont multipliées ces dernières années, offrant aux musiciens la possibilité de diffuser eux-mêmes leurs albums et chansons sans avoir à se reposer sur l’industrie musicale traditionnelle. Mais que doit-on espérer de ces nouveaux moyens de diffusion, que certains n’hésitent plus à présenter comme le seul recours d’une industrie en perte de vitesse face aux transformations imposées par l’arrivée du numérique ? Nous avons recueilli quelques témoignages d’artistes utilisant ces plateformes pour diffuser leur musique.

[Lire le dossier...]

Autres dossiers Musique, Web

News