Google a présenté il y a quelque jours une frise chronologique retraçant l'histoire de la musique. Une visualisation animée très agréable, mais basée sur les données du service Google Play Music uniquement, ce qui réserve quelques surprises.
L'enfer est pavé de bonnes intentions et Google, dont le slogan est « Don't Be Evil » (Ne faites pas le mal) devrait pourtant le savoir. La timeline Google Music en est un bon exemple : au premier abord, on ne peut qu'applaudir. Google a en effet rassemblé les données venant de son service Google Play Music pour créer une immense frise chronologique censée représenter l’évolution de la musique depuis le début des années 50.
Comme souvent avec Google, la réalisation est irréprochable : toutes les différentes strates de la visualisation sont cliquables et affichent à chaque fois les artistes majeurs de chaque genres, chronologiquement placés sur la frise. Mais le diable est dans les détails.
Google Music Timeline ne se contente pas de situer les artistes et genres dans l'ordre chronologique, il tente également de mesurer la popularité des artistes en question les uns par rapport aux autres. Rien de très original, d'autres se sont déjà attelés à la tâche notamment en rassemblant les données des charts américains. Mais pas Google. Google se base sur les données des utilisateurs de son service Google Play Music, et cela fait une énorme différence. La timeline mesure en effet la popularité en regardant le nombre de personnes possédant un album donné parmi les utilisateurs du service.
Plus qu'une chronologie, c'est donc en fait un instantané que nous propose Google, une image de l'histoire de la musique telle qu'on peut la voir depuis le service Google Play Music. Prenons un exemple concret : si vous cherchez les Beatles sur la frise, vous risquez d'être un peu surpris par l'apparence de la courbe. En effet, le service se basant sur les albums les plus écoutés par les utilisateurs, vous ne verrez pas forcément les albums majeurs du groupe apparaître, mais plutôt les compilations, les albums de reprises et les rééditions.
Et cela peut créer quelques surprises : non le Jazz n'est pas un genre à moitié mort depuis les années 50 comme le laisse entendre cette frise, simplement la majorité des utilisateurs de Google Play Music écoutent des albums datant de cette période là. De la même façon, les Beastie Boys ne sont peut-être pas les premiers à avoir eu du succès dans le Hip hop, comme la frise le laisse entendre.
La data visualisation de Google est donc un bon exemple de ce qu'il ne faut pas faire : mettre en forme les données sans prendre le temps de remettre en contexte les informations. Mais c'est aussi un formidable outil marketing pour le service Google Play Music puisque chaque album répertorié sur la frise est aussi une occasion de linker vers la page où l'on pourra acheter l'album en question.