Depuis quelques années, le monde du libre s'immisce dans celui de la mode. Deux projets semblent particulièrement prometteurs : Valentina, un outil développé par un étudiant russe, et Tau Meta Tau Physica, un projet de Susan Spencer Conklin.
Les étudiants stylistes qui débutent dans la profession se trouvent généralement confrontés à une difficulté non négligeable : le prix des logiciels de CAO. Si certains développeurs proposent en effet des logiciels spécifiquement étudiés pour la réalisation de vêtements, les prix sont souvent élevés, trop pour quelqu'un souhaitant se lancer dans sa propre entreprise et disposant de fonds limités.
Mais dans le monde du logiciel libre, la riposte s'organise. Tout d'abord autour de Susan Spencer Conklin et de son logiciel Tau Meta Tau Physica (TMTP), un programme qu'elle développe depuis deux ans et qui ambitionne de se poser en alternative libre pour les stylistes et designers intéressés par le domaine de la mode.
Compatible avec Inkscape, Tau Meta Tau Physica est une première tentative de réconcilier le monde du logiciel libre avec celui de la mode, mais il n'est pas le seul. Un nouveau venu fait parler de lui en ce début d'année 2014 : Valentina, développé par le russe Roman Telezhinsky. Cet outil est conçu pour le dessin et la mise en place de patrons, ensuite utilisés pour découper le tissu afin de réaliser le produit final. Valentina en est encore à une phase de développement peu avancé et de l'aveu du créateur, il serait hasardeux de l'utiliser dans des conditions de production réelle.

Susan Spencer Conklin expliquant son projet Tau Meta Tau Physica
Mais l'outil mérite d'être développé. Il tourne pour l'instant sur Windows et Linux et, malgré une interface qui reste peu fonctionnelle et absolument pas pensée pour les designers, il remplit plus ou moins le cahier des charges. On peut donc espérer que ces deux développeurs mettent en commun leurs travaux pour aboutir à un logiciel plus poussé et plus complet de dessin de vêtements. Pour l'instant, les deux logiciels se contentent d'une visualisation 2D des patrons réalisés, et restent incapable de représenter les modèles en 3D ou en mouvement.