Début juillet, la société Extensis a sorti la nouvelle version de son logiciel de gestion des polices de caractères, Extensis Suitcase. On a pris le temps de tester les nouveautés apportées par cette version 5, et on a même fait quelques magazines avec histoire de voir ce que cela donnait dans la pratique.
L’enfer est pavé de bonnes intentions et Suitcase 5 ne fait pas exception à la règle. Soyons honnêtes, la nouvelle version du logiciel d’Extensis est pleine de bonnes idées, dont nous vous avions parlé dans un précèdent article. Mais malheureusement, les développeurs semblent avoir un peu manqué d’ambition pour pousser leurs projets à bout.
Prenez Quickcomp par exemple : cette fonctionnalité promettait la fin des aller/retours entre Indesign et Suitcase en permettant à l’utilisateur de tester ses différentes polices dans des modèles, le tout directement à l’intérieur du logiciel. Une idée qui peut paraître toute bête, mais qui représente un gain de temps phénoménal pour un graphiste en recherche de la bonne typo qui pourrait convenir à son projet de mise en page.
Malheureusement, la fonction Quickomp reste très limitée : une quinzaine de modèles sont disponibles, mais il est complètement impossible de toucher quoi que ce soit dans la mise en page du modèle. Le choix d’une police de caractère dépend de nombreux facteurs, le colonage, la justification, l’interlignage et on en passe, mais Suitcase se contente de vous laisser appliquer différentes polices sur des modèles monolithiques qui ne correspondront quasiment jamais à votre projet final.
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Si la volonté était vraiment d’éliminer les aller-retour entre InDesign et Suitcase, il aurait au moins fallu donner la possibilité de modifier la mise en page pour qu’elle puisse correspondre au mieux au projet final. Au mieux, Quickcomp vous permettra de voir si une police est plus adaptée pour un titre ou pour un bloc, mais cela reste encore trop anecdotique pour vraiment faciliter la vie d’un graphiste/maquettiste.
La fonction Quickmatch est en revanche plus intéressante : cette technologie permet à Suitcase d’analyser les polices ajoutées pour ensuite vous permettre de comparer rapidement des polices similaires en vous basant sur différentes caractéristiques. Le degré de précision est réglable ainsi que différents critères, et l’outil semble bien pensé pour faciliter le choix d’une typo précise correspondant à un cahier des charges définis à l’avance.

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Le gros développement de Suitcase 5 semble s’orienter principalement vers le Web : outre l’intégration native de l’accès à la bibliothèque de police Web WebInk et Google, Suitcase propose de charger une page Web et de tester directement dans le logiciel les polices activées sur le site. Le tout se met à jour en live, sans problème. Bien évidemment, la fonctionnalité n’a rien de révolutionnaire, plusieurs navigateurs Web disposent déjà de ce type d’option, mais le tout est facile et bien intégré dans le logiciel, et simplifiera sûrement la vie de designers peu familiers avec les navigateurs et leurs particularités.

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Pour tout le reste, Suitcase remplit ses promesses : la mise à jour se fait sans problème à la version 5, les ensembles de typos créées sous une version antérieures se configurent automatiquement sur la version mise à jour, le logiciel est stable et semble un peu plus rapide que ses prédécesseurs. On regrettera juste qu’au final, l’éditeur mette Quickcomp autant en avant alors que la fonctionnalité déçoit.