L’artiste Natalia Rojas fait parler d’elle avec son application « The Face of Facebook », une œuvre d’art numérique rassemblant sur une même page l’ensemble des photos de profil postées sur le réseau social. Au total, la page rassemble donc 1,27 milliard de photos de profil.
Facebook pouvait s’enorgueillir depuis quelque temps de compter plus d’un milliard de membres sur son réseau, mais on peine toujours à visualiser ce que représente un tel chiffre. L’artiste Natalia Rojas s’est donc employée à donner une dimension visuelle à ce nombre en réunissant sur une même page l’ensemble des profils Facebook. Ces données étant publiques et impossibles à dissimuler, elle n’a pas eu besoin de s’encombrer de demande d’autorisation ou de considérations légales pour créer son immense mosaïque.

Forcement, vu de loin, ça ne ressemble pas à grand chose.
L’application Web repose sur l’API de Facebook, qui permet d’agréger le contenu public du réseau social. Mais dans un message publié par la créatrice, celle-ci invite les gens à ne pas s’inquiéter « Détendez vous, nous ne violons aucune des règles de Facebook car nous ne stockons aucune information privée, photo ou nom. Nous avons juste trouvé un moyen de montrer les images de profil Facebook et de les organiser par ordre chronologique » explique-t-elle à propos de son projet. Le résultat final a de quoi donner le vertige, mais offre en même temps une vision particuliere de ce réseau social : la juxtaposition de ces millions d’images rappelle, selon Natalia Rojas, que nous sommes tous mélangés. « Familles nombreuses, femmes en burkas, touristes posant près de la tour de Pise, beaucoup de mariages mais aucun divorce… »

L’œuvre de Natalia Rojas étonne par son gigantisme et sa démesure, mais interroge sur la façon dont nous existons sur les réseaux sociaux. L’appli propose également un moyen simple de retrouver sa propre photo et celles de ses amis grâce à Facebook Connect, mais il faudra alors accepter de donner certaines informations de son plein gré. Un moindre mal pour ceux qui n’auront pas le courage de jouer à un « Où est Charlie » d’une difficulté délirante.