Les imprimantes 3D peuvent elle simplifier la vie des studios d’animation ? Laika, qui a notamment produit le film Coraline sorti en 2009, a expliqué lors d’une conférence au Siggraph la façon dont les imprimantes 3D avaient accéléré leur travail.
La récente popularité de l’impression 3D encourage la découverte de nouvelles applications pour cette technologie. Laika Production, qui a notamment réalisé "Coraline" sorti en 2009 et travaille actuellement sur leur nouveau film "Paranorman", est revenu en détail sur la façon dont son studio a utilisé les imprimantes 3D pour faciliter le travail d’animation.

La particularité de ce studio rappelle le président de Laika, Travis Knight, c’est d’être très attaché à la technique traditionnelle du stop motion. Cette technique classique d’animation a été inventée au début du siècle et consiste à découper le mouvement image par image, en déplaçant à chaque fois les éléments voulus afin de donner l’illusion du mouvement.
Cette technique a notamment été employée pour animer les personnages de Wallace et Gromit dans leurs nombreuses aventures. Mais elle présente un défaut majeur : cela demande énormément de travail. Les réalisateurs de Wallace et Gromit ont trouvé la solution en utilisant de la pâte à modeler pour faciliter les retouches, mais dans le cas de studio comme Laika, c’est l’utilisation d’imprimante 3D qui est venue accélérer le processus.
Tous les éléments utilisés ont en effet été modélisés via un logiciel avant d’être imprimé en 3D, permettant aux employés de la firme de « choisir » précisément quels éléments ils voulaient utiliser pour animer les marionnettes. C’est une technique bien plus rapide que celle employée par un film tel que l’Etrange Noël de Mr Jack par exemple, où le travail était confié à des sculpteurs qui devaient réaliser manuellement toutes les expressions des personnages à l’aide d’argile.

Pour Coraline, les réalisateurs avaient ainsi à leur disposition environ 200 000 expressions différentes, et pour leur nouveau film Paranorman, c’est plus d’un million d’expressions qui étaient disponibles.
Les imprimantes 3D étant conçus pour le prototypage rapide, elles restent limitées en termes de capacités : pour Coraline, l’imprimante utilisée par les studios ne gérait pas la couleur, obligeant les employés à peindre eux-mêmes les modèles imprimés. Un problème qu’ils assurent avoir résolu sur leur nouveau film, en passant à un nouveau modèle d’imprimante 3D, la Zprinter éditée par 3D Systems. Reste à voir si l’utilisation de ces appareils pour ce type d’application poussera les constructeurs à développer de nouvelles machines spécialisées pour des productions similaires.