Selon un rapport de la Cour des Comptes s’attardant sur les dépenses du gouvernement sur sa communication Internet, le site officiel de l’ex-première dame était entièrement financé par l’Elysée. La conception et la gestion du site ont au total coûté la somme de 400 000 euros, un montant non négligeable pour un Wordpress vieillissant et peu fiable.
À l’heure ou nous écrivons ces lignes, le site de Carla Bruni Sarkozy semble être particulièrement difficile d’accès. Il est donc difficile de constater par nous-même l’ampleur des dégâts que pointent du doigt de nombreux internautes, mais l’histoire mérite d’être racontée.
Tout commence par un rapport de la Cour des Comptes, qui se félicite de la baisse des dépenses dans le domaine de la communication Internet de l’Elysée et mentionne particulièrement le site Web de l’ex-Première dame. Celui-ci était en effet financé par le budget de la présidence en 2011 et 2012 pour un coût total qui s’élève à 400 000 euros. Rapidement, l’information est reprise par le site politique.net qui commente l’info, expliquant que ces coûts couvraient autant la conception et l’hébergement du site que la création de contenus pour l’alimenter, déléguée à deux prestataires extérieurs.

400 000 euros pour un site, c’est une somme non négligeable, surtout quand elle est assumée par un gouvernement qui prône la rigueur budgétaire et la fin des dépenses inutiles. Mais là ou le bât blesse, c’est quand on se penche un peu plus en détail sur le site en question, comme l’a fait le blogueur Bluetouff dans un billet sur son blog. Première surprise, le CMS utilisé est un simple Wordpress, qui plus est même pas à jour. Le site indique ainsi fonctionner sous la version 3.0.4, qui date de fin 2010. La dernière version de Wordpress est la 3.5.2
Bluetouff pointe également de nombreuses failles de sécurité dans divers modules du site, ainsi que divers plugins non mis à jour et donc vulnérables aux failles de sécurité découvertes récemment. Le design est un simple skin développé par un société aujourd’hui disparue. Reste la génération de contenus, chiffrée cette fois par le Nouvel Obs, qui explique en citant Matignon que Carla Bruni était assistée par 8 collaborateurs, représentant une rémunération mensuelle de 36.448 euros nets, auquel il faudra ajouter le coût des deux prestataires extérieurs chargés de la gestion du site pour 60.000 euros mensuel.
Un fiasco qui n’est pas sans rappeler le site de campagne de Ségolène Royal, Désir d’avenir, qui était devenu la risée du Web lors de sa mise en ligne tant son apparence était datée. Mais il n’avait coûté « que » 40000 euros, c’est-à-dire 10 fois moins que celui de l’ex-première dame.
Mise à jour du vendredi 26 juillet à 10h : Le site Politique.net, qui a été le premier à sortir l'affaire, infirme les informations du Nouvel Obs concernant les collaborateurs de Carla Bruni et les coûts induits par la gestion du site et la génération de contenu. Un article plus détaillé revient sur cette question. Pour l'instant, le Nouvel Observateur n'a pas corrigé son article, nous laissons donc le passage citant leurs chiffres intact tant que ceux ci ne sont pas revenus sur leurs informations. Le coût du site reste inchangé, les chiffres provenant directement de la Cour des Comptes.