Les Restos du Cœur font actuellement face à une plainte du photographe Gaston Bergeret. L’objet de cette action en justice ? La photo de Coluche, qui surplombe le logo de l’association, utilisé « sans autorisation » selon le photographe depuis 30 ans.
L’affaire a le mérite de relancer le débat sur le droit d’auteur. Selon le site Numerama, l’association des Restaurants du Cœur, fondée par Coluche dans les années 1980, aurait été contrainte par le photographe Gaston Bergeret de cesser toute utilisation du portrait de Coluche qu’il a réalisé, sous peine de poursuites judiciaires.
Cette photo a été prise par Gaston Bergeret et était utilisée par l’association depuis sa fondation en 1985. Les Restos du Cœur rappellent qu’un accord verbal passé entre Coluche et le photographe à l’époque autorisait l’artiste à utiliser cette image dans ses supports de communication. Gaston Bergeret aurait transmis sa demande à l’association avec à la clé un délai de quinze jours pour se mettre en règle. N'ayant pas eu satisfaction, le photographe aurait porté plainte contre les Restos du Cœur. Dans l’attente du résultat de la procédure, l’association a demandé à ses différentes antennes locales de retirer le portrait.
Le photographe demande également une compensation financière, en dédommagement de l’exploitation passée, ainsi que pour une éventuelle exploitation future. Suite aux révélations de Numerama, celui-ci s’est exprimé dans un communiqué de presse que retranscrit le site Next du quotidien Libération. Il y explique que, selon lui, les Restos du Cœur ont largement outrepassé les conditions de l’accord initial et profité de son image sans lui demander son avis sur des éventuelles modifications ou utilisations marchandes de l’image. Il précise également qu’il continue à autoriser les Restos du Cœur à utiliser la photo sans modification sur les lieux de distribution des repas, comme le stipule l’accord initial.
Techniquement, le photographe est le seul à bénéficier des droits d’auteurs sur les images qu’il a pu prendre, le sujet photographié, si celui-ci a donné son consentement, ne dispose d’aucun droit sur la photo. Néanmoins, réclamer 30 ans d’indemnités aux Restos du Cœur n’est peut-être pas la meilleure idée pour se faire connaître du grand public. La question du droit d’auteur et des droits des photographes est néanmoins posée.