Le site d’information américain Ars Technica s’est penché sur les baisses de prix vertigineuses des imprimantes 3D. Cette technologie existe depuis plus de 25 ans, mais a toujours été réservée à l’industrie et les machines coûtaient à l’époque des sommes folles. Aujourd’hui, des start-up proposent des imprimantes 3D à 300 euros, mais parle-t-on réellement de la même chose ?
Pour Mark Frauenfelder, éditeur du magazine Make et interrogé par Ars Technica sur la question, « il s’agit d’une combinaison de plusieurs facteurs : le matériel coûte moins cher, le marché a changé d’échelle et on commence à savoir faire des économies sur la conception d’imprimantes bas de gamme » Mais ce n’est pas la seule raison. Les imprimantes bas de gamme se sont également standardisées, et on retrouve dans les différents modèles plus ou moins les même caractéristiques : le matériau d’impression est le même, ABS ou PLA, et les têtes d’impression ainsi que la résolution sont globalement similaires chez les différents constructeurs.
Un autre facteur qui est venu diminuer les prix est la logique d’offre et de demande : plus les constructeurs achètent de pièces nécessaires au montage d’imprimantes 3D, plus ces pièces baissent de prix, ce qui permet aux constructeurs de répercuter cette baisse sur leurs propres produits.
Uniformisation et standardisation sont donc au cœur de la baisse des prix explique Ars Technica, et ce sont ces deux phénomènes qui rappellent étrangement l’émergence de l’informatique personnelle au début des années 80. Mais les obstacles à surmonter sont encore nombreux, notamment celui des outils. « Avec les imprimantes 3D, le consommateur doit apprendre à modéliser un objet 3D sur une surface 2D. Ça demande d’acquérir le logiciel en plus de l’imprimante et du matériau d’impression. La plupart des gens ne voudront pas dépenser plus que le simple prix de l’imprimante » explique Peter Basiliere, analyste pour Gartner Research. « Mais la nouvelle génération est beaucoup plus à l’aise avec ces outils, et quand les imprimantes entreront dans les bureaux des entreprises, là ce sera le décollage pour les usages de consommation courante »
La question reste donc de savoir si ces imprimantes low cost sauront s’imposer dans tous les foyers. Un article est d’ailleurs paru à ce sujet sur le site de Rue 89, qui s’interroge sur le succès de la campagne kickstarter menée par la start-up Pirate3D pour son imprimante low cost, la Buccaneer.