Lundi, Adobe annonçait en fanfare l’arrivée des nouvelles versions de Photoshop et de sa Creative Suite, labellisées CC pour Creative Cloud. Un lancement qui marquait un tournant pour la distribution d’Adobe, qui abandonnait la vente traditionnelle pour un modèle sur abonnement. Une manœuvre qui n’a hélas pas vraiment gêné les pirates informatiques.
L’une des motivations évidentes d'Adobe pour le lancement des versions sur abonnements était de limiter le piratage. Et on comprend l'éditeur, puisque son logiciel phare, Adobe Photoshop, est un des programmes les plus piratés au monde. La tactique avait déjà été mise en œuvre dans le monde du jeu vidéo notamment : passer sur un système d’abonnement qui demande au programme de se connecter à un serveur central permettant de limiter le piratage. Lorsque le serveur détecte une version non conforme ou modifiée, il la désactive et le tour est joué, chose qui était impossible avec les installations classiques.
Mais cette limitation a été contournée par les pirates et les premières versions de Photoshop CC, patchées pour s’affranchir de tout contrôle par Adobe, fleurissent sur les sites de P2P. Il semble que les techniques utilisées différent assez peu des méthodes utilisées pour contourner les protections des versions précédentes. Les pirates auraient profité du mode « hors-ligne » de Photoshop CC, qui ne nécessite qu’une authentification mensuelle.
Pour l’instant, seule l’application Photoshop est disponible sur les réseaux Torrents, le reste des programmes de la suite Creative Cloud semble avoir été épargné. Mais la stratégie d’Adobe reste cohérente : la mensualisation du paiement permet aux utilisateurs d’envisager une utilisation ponctuelle du programme sans avoir forcément à vider son compte en banque pour l’achat d’une licence. De plus, de nombreuses fonctionnalités du Creative Cloud, notamment les fonctions de stockage ou la fusion avec le réseau social Behance, sont disponibles.