Deux professeurs d’université de Chicago viennent d’achever une campagne de levée de fonds en crowdfunding pour redévelopper un outil datant du XIXe siècle, la camera Lucida. Cette aide optique permet de décalquer sur une feuille de papier l’image que vous avez sous les yeux.
Il n’y a rien de plus cool que le rétro. Et ça, Pablo Garcia et Golan Levin l’ont bien compris. Ces deux professeurs d’art de Chicago ont décidé de remettre au goût du jour un instrument datant du XIXe siècle, en le modernisant pour le rendre plus performant et plus facile à utiliser. Basé sur le principe de la chambre claire, la NeoLucida fonctionne comme un prisme qui permet au dessinateur de superposer sur une feuille blanche le sujet de son dessin. Cette technique permet à l’artiste de saisir facilement les grandes lignes de son sujet, simplement en suivant le tracé que lui renvoie le prisme.
Pas de révolution technologique à l’horizon, le principe de la caméra développée par les deux professeurs est entièrement inspiré des modèles de l’époque. La simple amélioration qu’ils ont apporté est de rendre le design de l’objet plus simple et transportable, notamment grâce à un support amovible et en montant le prisme sur une tige flexible, qui permet de l’ajuster facilement à la position du dessinateur. Et surtout, les deux créateurs peuvent se vanter d’être les moins chers du marché, puisque les backers pouvaient s’en procurer un modèle pour la somme minimale de 40 dollars.
Mauvaise nouvelle pour les retardataires, la production a grande échelle n’est pas prévue dans les plans des initiateurs du projet, mais leurs recherches et leurs plans sont sous licence Open Source Hardware, ce qui signifie que n’importe qui peut reprendre leur projet pour en créer un clone. Il se pourrait donc bien, au vu de l’engouement généré par le projet, que de nouveaux modèles de Camera Lucida émergent sur le marché, basés sur ce premier prototype low cost.
La campagne kickstarter a de toute façon montré l’intérêt du grand public pour cette technologie qu’on croyait pourtant dépassée : l’objectif des 15 000 dollars initialement prévus par les créateurs a été atteint en deux jours, et la campagne a totalisé la somme de 424 959 dollars en un mois.