Carl Bass, président d’Autodesk, a publié une longue tribune sur le site de Wired pour donner son point de vue sur l’impression 3D. Un avis de poids, alors qu’Autodesk se penche de plus en plus sur cette technologie pour revitaliser sa gamme de logiciels de modélisation.
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L’impression 3D n’a rien d’une nouvelle technologie. Les premiers brevets correspondants remontent au début des années 80, et les progrès n’ont cessé depuis de perfectionner ce nouvel outil de fabrication s'inscrivant dans une chaîne numérique. Si l’impression 3D bénéficie d’un regain de popularité depuis plusieurs années, c’est avant tout parce qu’elle a été rendue plus accessible et plus abordable financièrement. Mais pour Carl Bass, l'âge d'or serait déjà derrière nous et l’impression 3D pourrait maintenant entrer dans l’âge de raison.
Carl Bass, président d'Autodesk, un des principaux éditeurs de logiciels de modélisation 3D.
« L’impression 3D ne remplacera pas les autres technologies de fabrication » explique-t-il dans son article. Certes les possibilités offertes par ces outils sont intéressantes, mais les imprimantes 3D souffrent également de limitations. Consommation de plastique, limitation de la taille des objets imprimés, niveau de qualité des objets imprimés… Les performances et capacités des imprimantes 3D doivent encore être améliorées.
Carl Bass ne se prive pas de comparer le développement de l’impression 3D à celui des ordinateurs dans les années 80. Il en appelle à une variante de la loi de Moore qui, au lieu de prédire l’évolution des capacités de calcul des ordinateurs, viendrait tenter de prédire l’avancée des possibilités des imprimantes 3D.
Autre question soulevée par le président d’Autodesk : l’écosystème et le modèle économique des entreprises du secteur. L’auteur s’interroge sur les méthodes mises en place par certains constructeurs, qui recyclent le concept de cartouche d’encre et l’adaptent à l’impression 3D, qui consomme principalement du plastique. Une stratégie qui permet notamment aux vendeurs de dégager d’importantes marges sur la vente de matière première consommée par la machine. Mais l’auteur évoque également le futur de cette technologie, notamment la possibilité d’imprimer des circuits électroniques, ainsi que le bio-printing, qui permet d’imprimer des tissus organiques.
Enfin il souligne, à une plus grande échelle, le fait que l’impression 3D va permettre de réduire les coûts de productions d’objet, même si ceux-ci ne sont produits qu’en série limitée. Le mécanisme classique de production à grande échelle persistera, mais ne sera plus la seule solution possible pour faire baisser les prix.