L’ex-garde des Sceaux Rachida Dati a été déboutée par le président du TGI de Versailles, auquel elle demandait l’interdiction de la publication de la BD satirique « Rachida, au nom des pères ». Une victoire pour la satire politique.
La BD d'Yves Derai et Bernard Swysen « Rachida, aux noms des pères » sera bel et bien présente sur les rayons de vos bouquinistes préférés. Celle-ci met en scène l’ancienne Garde des Sceaux de manière humoristique, via une enquête où un détective privé cherche à savoir qui est le vrai père de l’enfant. On y aperçoit l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, le PDG du groupe de casinos et d'hôtels de luxe Lucien Barrière, ou encore Dominique Desseigne, qui a fait l'objet d'une assignation en reconnaissance (contestée) de paternité de Zohra Dati.
Mais avant tout c’est une victoire sur l’humour qui est à souligner : Richard Malka, l’avocat de l'éditeur, s'est félicité que la justice a « retenu d'une part le droit à l'humour et d'autre part la complaisance de Mme Dati en matière d'utilisation de sa propre vie privée. [...] Il arrive qu'un ancien ministre de la justice se livre à de très mauvaises appréciations juridiques ». Dans sa plaidoirie, il a également joué sur le fait qu’à l’époque de sa grossesse, Rachida Dati n’avait pas hésité à se mettre en scène, à jouer sur l’identité du père avec la presse, à qui elle avait accordé la parution des clichés.

Mme Dati, qui demandait 100 000 euros de dommages et intérêts assortis de l’interdiction de la publication, a donc été déboutée. L’ouvrage ne « porte pas atteinte à l'intimité de la vie privée » de l'ex-ministre de la Justice et de sa fille « alors que la médiatisation par Mme Dati de la parentalité de sa fille a accompagné sa vie politique depuis quatre ans », a jugé le président du tribunal de grande instance de Versailles, Patrick Henry-Bonniot,