Le photographe sud-Africain Pieter Hugo présente, pour le première fois en France, son exposition This Must Be the Place, au StimuLtania, de Strasbourg. Tour d'horizon sur cet artiste avant-gardiste, aux multiples facettes.
Le prestigieux World Press Photo avait braqué les projecteurs, en 2005, sur cet artiste d'Afrique du Sud : il avait gagné le premier prix dans la catégorie «Portrait»avec sa série The Hyena & Other Men. Ces images impressionnantes mettaient en scène une troupe de Nigériens, tenant hyènes et babouins en laisse, dans un environnement urbain.
L'exposition présentée à Strasbourg jusqu'au 17 mars prochain propose de découvrir une palette plus large des différents thèmes abordés en images par la photographe : une traversée de l'Afrique subsaharienne, retraçant le quotidien des habitants de cette région sous toutes ses formes. Pieter Hugo aborde de façon critique, mais toujours très esthétique, les conséquences de l'abolition de l'Apartheid, les politiques postcoloniales, l'impact de la mondialisation et du commerce international, les changements sociaux...



Plus récemment, Pieter Hugo a réalisé cette série intitulée There's a Place in Hell for Me and my Friends (Il y a une place en Enfer pour moi et mes amis) où l'artiste photographie ses amis. Grâce à un procédé numérique de convertisseur d'images de la couleur au noir & blanc, le photographe accentue la pigmentation de la peau (la mélanine) : les visages apparaissent extrêmement bronzés (brûlés, même, pourrait-on dire) par le soleil. C'est une volonté d'aller à l'extrême inverse des images « photoshopées » actuelles qui tendent toujours vers le beau, avec les canons de beauté prédéfinis de la culture populaire. Une manière aussi de souligner les contradictions du racisme fondé sur la couleur de peau.


Récemment, Pieter Hugo a réalisé ce clip vidéo, pour Spoek Mathambo, montrant une fois de plus sa maîtrise de l'image... même animée.
Site de Pieter Hugo : http://www.pieterhugo.com.