Après plusieurs plaidoyers contre la typographie « Lobster », à propos de son utilisation abusive notamment, nous avons décidé de faire le point sur cette font qui pourrait devenir selon certains la « prochaine Comic Sans ».
Avant de critiquer une typographie, il convient de revenir sur le sens même du designer. Et pour cela, nous dirons qu’il est celui qui est capable de voir certaines choses là où les autres n’y voient que de l’abstrait. C’est à lui que revient la lourde tâche d'élever le niveau, de créer une notion esthétique pour la masse (ou pas). Et bien entendu, la typographie fait partie de ce tout, et représente d’ailleurs une part prépondérante dans le travail graphique.

Une typographie est-elle connotée à la base ? Evidemment, dans l’esprit de chacun. Mais si nous avons choisi de parler de la Lobster, c’est parce qu’elle suscite une vague d’émois depuis quelques temps sur le Web. Pourtant assez plébiscitée il n’y pas si longtemps que ça, elle n’est plus vraiment dans le cœur de certains. Ce n’est pas son originalité, son design précieux ni le grand nombre de ligatures dont elle dispose qui l’ont discrédité. Avec un haut niveau de détails, elle a été intégrée à l’API Google Fonts, puis a immédiatement été popularisée. A outrance.

Mais comment réagir quand, en tant que designer, une typographie devient trop « mainstream » ? Faut-il s’enfuir en courant et lui préférer une inconnue aux formes autrement généreuses ? Pour certains, c’est une évidence : la typographie mainstream va connaître le syndrome « Comic Sans ».

Pourtant, regardons attentivement l’ADN de cette typographie. Très courbée, peut-être trop cursive, elle colle parfaitement aux publicités qui veulent se la jouer un peu « rétro » par exemple, voire un peu « tendance ». Mais là est bien le problème : comment être tendance et populaire ? En tant que designer, pouvez-vous accepter cette sorte de dualité ?
PS : à lire aussi, un article en anglais sur Mishes.