Voici la traduction en français des « 10 commandements typo-graphiques », qui sont les règles principales à appliquer pour l’usage des typos et de la composition typographique.
L’article est tiré du site Typographe.com, lui-même issu d’un texte original en anglais signé d'llene Strizver et traduit par Frank Adebiaye, qui avait collaboré avec CréaNum à l’élaboration de notre récent numéro sur la typographie. Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’article dans son intégralité en ligne sur le site de CréaNum.
Il y a des exceptions à chaque règle, mais dans la plupart des cas, si vous suivez ces dix règles, vos projets auront l’air plus professionnels et faciles à lire. Quelle période est plus propice que le mois de janvier pour prendre de bonnes résolutions typographiques? Se tenir aux dix points énoncés ci-dessous est un bon début. Et si vous possédez d’ores et déjà parfaitement toutes ces règles, donnez cette liste à un ami. Remplacez juste “Je ne dois pas” par “Tu ne dois pas” et vous obtenez les dix commandements typographiques!

Un : stoïque toujours
Je ne dois pas tomber sous le charme d’un caractère qui ne correspond pas au projet en cours.
Deux : les vrais guillemets
Je dois toujours utiliser les apostrophes ou les « guillemets » typographiques, et réserver l’emploi des « bêtes » apostrophes (ou apostrophes de machines à écrire) aux poids et mesures. Idéalement, dans ce cas, je devrais utiliser la prime.
Trois : pas d'abus de majuscules
Je ne dois pas espacer les lettres en bas-de-casse, composer des textes longs en MAJUSCULES ou recourir à des lettres ornées quand le texte est composé en majuscules.
Quatre : contrôler l'alignement
Je ne dois pas considérer l’alignement optimal de mon texte comme une chose acquise d’avance. Je dois toujours vérifier l’alignement horizontal de tous les titres centrés, car ils peuvent toujours avoir l’air d’être décentrés à cause de guillemets, de tirets, d’astérisques ou de tout autre signe de ponctuation en début ou en fin de ligne. Je dois aussi vérifier l’alignement vertical des titres et des sous-titres, car il peut sembler déséquilibré, tout particulièrement lorsqu’une ligne composée toute en majuscule est mélangée avec du texte composé à la fois avec des capitales et des bas-de-casse.
Cinq : le traitement qui convient
Je dois opter pour le traitement typographique qui sert le mieux les besoins, désirs ou souhaits de mon client et qui répond au mieux aux objectifs design et marketing, à la cible visée ainsi qu’aux pré-requis en matière de lisibilité.
Six : respect du caractère
Je ne dois pas tuer les caractères en leur infligeant à tout prix des distorsions, des redimensionnements, des contours, des ombres, des effets de lueur ou tout autre effet informatique excessif.
Sept : traquer la veuve et l'orpheline
Je dois traquer les veuves et orphelines et les éliminer par tous les moyens mis à ma disposition dans le cadre de mon travail.
Huit : ne pas voler les typos
Je ne dois pas voler les caractères de mon voisin, refusant par là même de rémunérer à sa juste valeur le travail du dessinateur de caractères et de la fonderie pour le sang, la sueur et les larmes versés.
Neuf : pas de paresse
Je ne dois pas utiliser des caractères uniquement parce qu’ils sont à mon goût. Je dois mener des investigations typographiques poussées, ne se limitant pas aux caractères que j’ai dans mon ordinateur, jusqu’à ce que je trouve le caractère idoine pour mon boulot.
Dix : pas d'adultère !
Je ne dois pas commettre d’adultère typographique en m’abaissant à des combinaisons médiocres. Dans le doute, je dois étudier avec soin l’opportunité de recourir à des familles typographiques, des superfamilles voire à des systèmes typographiques comme le Scala, le Stone ou le Compatil.