Une orgie de logos à Los Angeles, ponctuée par
les frasques psychopathes de Ronald Mc Donald,
un tremblement de terre qui balaye cet univers «logotysé»
à outrance, et une nature qui reprend ses droits et renvoie
chaque spectateur à lui-même. Voilà le cocktail détonnant
et gagnant qui propulse les H5 vers la récompense
suprême. Making of de ce que l’on peut surnommer
« Le Ben Hur du cinéma d’animation »…
Le concept a mijoté longtemps
chez les H5, ce collectif
de graphistes composé
de Hervé de Crécy, François
Alaux et Ludovic Houplain.
Il y eu un précédent avec
le clip « The child » d’Alex
Gopher qui représentait les rues et buildings
de New York en typographie. De sorte que le
cerveau interprète et décode ces signes pour
en faire un élément de décor. C’était en 1999,
les outils numériques commençaient à devenir
accessibles.
L’idée de Logorama est née ensuite lors de la
conception d’un clip sur Georges Harrison, ce
Beatles perdu dans une ville tout en logo de la
côte est des Etats-Unis. Une représentation picturale
augurant un monde bien huilé, avant que
n’advienne un tsunami mettant tous les logos
sans dessus dessous. Puis, lors du festival Némo,
la rencontre avec Nicolas Schmerkin, d’Autour
De Minuit Production, qui était à la recherche de
courts-métrages d’animation. « Nous lui avons
proposé Logorama », raconte Hervé de Crécy
pour signifier le début de l’aventure.
Au commencement, des tests visuels sur Photoshop
et Illustrator ne furent pas probants. « Nous
nous sommes alors concentrés sur le scénario
en partant du principe que si nous avions une
histoire forte, l’image suivrait », se rappelle Hervé
de Crécy. Ils se sont donc affairés à un storyboard
avec des dessins. Comme une bande dessinée
mais sans logo. Juste des personnages. C’est
seulement à partir de ce premier storyboard
qu’une animatique a été élaborée avec Cédric
Hervet, graphiste sur After Effects.