Créée début 2000, l’école Supinfogame forme des étudiants aux métiers du jeu vidéo. Avec un cursus complet, les jeunes diplômés sont opérationnels dès la sortie de l’école.
Nous sommes à la fin des années 1990, et le marché des jeux vidéo est en passe d’exploser. Surtout en France où l’industrie est très développée, comparée à certains de ses voisins européens. C’est dans ce contexte qu’est née l’école Supinfogame.
Basée sur le même modèle que Supinfocom, plus ciblée sur l’univers des films, de l’animation et de la réalisation, Supinfogame propose un ensemble de formations extrêmement variées. « Nous avions été sollicités par les professionnels du jeu vidéo, qui souhaitaient mettre sur pied une véritable école du jeu vidéo », nous explique Didier Quentin, directeur de Supinfogame. « Après une étude que nous avons menée, nous nous sommes aperçus que le monde du design, l’aspect ludique et la gestion de projet étaient en train de réellement émerger. » C’est à partir de ce constat que le cursus de l’école a été élaboré.
Une formation solide et complète
Une première « pré-promo » a été mise sur pied dès 2001, avant le réel lancement de l’école en 2002, au sein d’une filière game design et gestion de production, qui permettent d’allouer deux « casquettes » aux étudiants en fin de cycle. D’ailleurs, l’orientation choisie par l’école s’est avérée payante puisque ces deux métiers sont aujourd’hui décisifs au sein d’une équipe de développement de jeux.
Et effectivement, les professionnels du secteur ont compris l’intérêt de cette double qualification. « Notre but est de former des étudiants qui soient, dès leur sortie, opérationnels au sein d’une équipe tout en étant polyvalents », continue Didier Quentin. D’ailleurs, l’école est chapeautée par la Chambre de commerce et d’industrie de Valenciennes (CCIV), ce qui permet à l’école d’être sous tutelle du ministère de l’Industrie. Ce qui a contribué à renforcer ses liens avec les professionnels du jeu vidéo.
Côté cours, Supinfogame fonctionne avec une équipe d’enseignants permanents relativement réduite. « On privilégie les intervenants extérieurs, spécialistes chacun dans leurs domaines respectifs », nous explique le directeur. Les étudiants ont bien entendu des cours magistraux (droit, anglais, etc.) mais également des enseignements plus spécialisés (animation, écriture interactive…).
Et pour rentrer à Supinfogame, pas de secret : il faut être avant tout un passionné. « Nous prenons tous types de profils, du moment que les gens sont motivés », assure Didier Quentin, qui précise que les étudiants passent un concours, durant une journée complète.
Deux filières sont aujourd’hui ouvertes à Supinfogame : game design/gestion de projet, et game design/infographie. Pour le second cursus, ouvert en octobre 2008, l’objectif est le même : avoir une double qualification, en sachant traiter l’aspect ludique et visuel notamment. Notez que le cycle préparatoire de cette formation sera ouvert à la rentrée 2010 uniquement.
Deux possibilités sont offertes pour intégrer l’école : à la sortie du Bac (pour un cycle de 4 ans) en classe préparatoire, ou après un Bac +2, qui permet d’accéder directement au cycle supérieur.
Résolument pro !
Nous aurions pu imaginer qu’en ces temps de morosité économique, notamment dans l’industrie du jeu vidéo, la demande aurait baissé. « Mais nous n’avons pas senti le déclin du marché. Nous avons même continué à avoir des sollicitations, avec plusieurs journées de recrutement organisées par certaines entreprises », indique Didier Quentin, qui précise que le « pourcentage d’étudiants embauchés directement après l’obtention du diplôme est de 100 % ! » Rien que ça !
Pendant leur cursus, les étudiants seront d’ailleurs confrontés à de multiples outils, puisque l’école ne souhaite pas se focaliser sur un logiciel en particulier, toujours dans l’optique d’une meilleure intégration professionnelle des étudiants. Toutefois, la connaissance des outils principaux est inévitable. « Les élèves travaillent forcément sur des logiciels comme Word, Excel, Visio ou 3DS Max par exemple, nous explique le directeur, ancien infographiste lui-même. L’important est de comprendre à quoi cela va servir. » Toutefois, l’ouverture vers d’autres types de logiciels est également privilégiée, comme récemment avec un éditeur suédois qui développe Hansoft (www.hansoft.se), un logiciel de gestion de projet collaboratif.
Ce type d’outil est également utilisé dans les travaux pratiques réalisés par les étudiants. Ces derniers sont d’ailleurs relativement fréquents.
Supinfogame a par ailleurs mis en place un système de « semaines intensives » : une fois par trimestre, un intervenant reste toute la semaine. Au bout de cette période, les étudiants (par groupes) doivent rendre un projet qui tourne et qui est doit être opérationnel. Même s’ils sont encadrés toute la semaine, ils doivent s’auto-distribuer les rôles, identifier eux-mêmes les problèmes, etc.
Au final, les étudiants doivent donc sortir 3 prototypes en un an. Sans compter le projet de fin de cycle, le plus important, encore réalisé en groupe, au cours duquel les étudiants présentent à un jury de professionnels un prototype « jouable pendant au moins 20 minutes, même si la plupart du temps, le jeu l’est pendant 1h, 1h30 ! ». Chaque élève peut soumettre son projet, mais ce qui intéresse Didier Quentin, « c’est de montrer leur capacité à concevoir un jeu ».
Ouverture et nouvelles tendances
Ouverte à l’international, l’école Supinfogame encourage ses étudiants à effectuer leur stage dans des pays étrangers. Pendant l’été, des échanges sont mêmes organisés avec une école de Singapour. Les Français partent intégrer une équipe sur place, et inversement. D’ailleurs depuis septembre 2008, l’école s’est implantée sur un campus en Inde, qui regroupe également Supinfocom et l’ISD (Institut supérieur de design).
Les étudiants sortiront de l’école avec un diplôme consulaire, pas encore reconnu par l’Etat, mais le dossier est actuellement dans les mains du ministère compétent ! Pour finir, Supinfogame se tourne aussi vers les grandes tendances actuelles, comme le développement de jeux sur mobiles. L’année dernière, un premier projet d’étudiant a même été réalisé sur iPhone…

Supinfogame
Site : http://www.supinfogame.fr
Admission : Sur concours, avec Bac (intégration classe préparatoire, cursus de 4 ans) ou Bac +2 (intégration supérieure, cursus 2 ans). Stages obligatoires. Diplôme consulaire.