Une pédagogie
« sur projets »
La formation Arts Numériques de 3IS se déroule
en trois années, dans la plupart des
cas. Toutefois, il est possible d’intégrer une
année préparatoire. Avant d’entrer dans
l’école, les prétendants devront se présenter
à un concours et déposer un dossier. Pour
le concours, les élèves devront passer une
épreuve de dessin, de culture générale ainsi
qu’un entretien avec des membres de l’équipe
pédagogique, où l’on décèlera la motivation,
élément ô combien important. « C’est à
l’issue du concours que l’on décide si la personne
a les capacités d’intégrer directement
la première année, ou non », précise Patrick
Ducruet. « Certains ont des lacunes graphiques,
de culture générale, etc., qu’il faut gommer
avant d’entrer dans le vif du sujet. »

La pédagogie passe par un tronc commun, au
cours duquel les élèves de première année,
et pendant une partie de la deuxième, verront
tous les corps de métier. 3IS a surtout choisi
d’appliquer une pédagogie « sur projets ».
C’est-à-dire qu’au cours de leur cursus, les
élèves seront amenés à créer 3 gros projets,
en équipe ou en solo :
- la première année : un scénario (avec architecture
de l’information), une BD et la
conception d’un story board,
- la deuxième année : un projet d’animation
2D, un deuxième projet d’animation 3D,
puis l’intégration de contenus multimédias
(applications mobiles, les langages, etc.),
- la troisième année : réalisation d’un courtmétrage
d’animation, d’un jeu vidéo et
d’une application interactive.
Tous ces projets sont à réaliser en groupe,
mais quelques projets personnels seront aussi
demandés, comme à la fin de la première année
par exemple. Tout au long du cursus, les
élèves sont, bien entendu, accompagnés par
les professeurs, dont 80 % d’entre eux sont
issus du monde professionnel, et travaillent
pour des studios, agences ou autres.
« Nous faisons partie de la FICAM [Fédération
des industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et
du Multimédia, ndlr], avec qui nous avons
des rendez-vous réguliers. Nos formateurs,
qui sont presque tous sur le terrain, sont
aussi à même de détecter les nouveautés
qui seront importantes pour nos élèves. Toutefois,
notre philosophie est la suivante : plus
ça va vite, plus ça change, plus nous devons
proposer des formations initiales qui seront
encore valables dans 15 ans ! », explique Patrick
Ducruet.
En fait, les élèves sont poussés à apprendre
par eux-mêmes les techniques ou logiciels.
« Ils vont entrer dans des métiers mouvants,
et nous essayons de leur inculquer la manière
d’aborder ces situations avec enthousiasme
», continue-t-il. En termes d’outils
justement, les élèves passeront en revue les
standards de la création, de la suite Adobe à
Maya ou 3DS Max en passant par ToonBoom
ou Javascript
Stage obligatoire !
3IS mise aussi sur les stages. Dans la filière Arts Numériques,
un stage seulement est obligatoire, à la fin des études pendant
6 mois, de juillet à décembre, qui va valider le diplôme.
« Au bout de la deuxième année, les élèves ont un titre de
niveau 3, et au bout de la troisième année un bachelor »,
précise Patrick Ducruet, qui ajoute, concernant les stages,
ne pas considérer « qu’on soit efficace au bout d’un an
d’étude, on ne sait pas encore faire ! » Les élèves sont aussi
encouragés à chercher des stages à l’étranger, dans des pays
anglo-saxons de préférence. Pour les stages encore une fois,
l’école s’appuie sur son réseau de contributeurs via la taxe
d’apprentissage. Ce qui est une manière pour l’entreprise
d’accueil « d’investir » dans les élèves, et de l’engager
elle-même sur le stage, ses tenants et ses aboutissants. 3IS
dispose d’un vivier de 1 000 entreprises dans son réseau, dont
500 sont actives et versent la taxe. En 2010, 89 % des élèves
sortis de 3IS, toutes filières confondues, décrochaient un
emploi dans l’année.