Nouveau, pas nouveau ?
Les anaglyphes, les images stéréoscopiques, les visions en relief, ne sont pas nouvelles, tout le monde le sait bien. Pourtant, le phénomène Avatar a bien révélé que l'image « 3D » était très attendue par le grand public qui rêve de cette sensation de se retrouver dans l'image, et non plus seulement face à une image 2D, projetée sur un écran, toujours tristement plat, au cinéma comme sur un ordinateur...
Les spécialistes ne s'y trompent pas, même si Avatar n'est pas le premier film en relief, il y aura bien un « avant Avatar » et un « après Avatar ». Pas seulement à cause de l'usage marquant du relief d'ailleurs, mais aussi pour l'usage d'un nouveau type de caméra révolutionnaire dans les mains de James Cameron : la caméra avec vision directe sur des mondes virtuels.... Ce savant mélange de temps réel virtuel et de 3D relief est le cocktail détonnant qui fait d'Avatar un très grand film d'innovation technologique (à défaut d'en faire un chef d'oeuvre absolu du Cinéma).
Nolan Murtha, responsable des effets numériques sur Avatar
Présent à Imagina, Nolan Murtha nous a offert un superbe Making Of du film, avec maintes explications précieuses sur sa réalisation. Ainsi, c'est Motion Builder d'Autodesk qui a été utilisé pour les prises de vues en Motion Capture Temps réel, mais c'est surtout cette fantastique caméra temps réelle, avec vue sur les mondes virtuels qui est au coeur de la révolution...
Plusieurs types de caméras haut de gamme ont été utilisées : notamment des Sony F900 et F950. Et surtout le premier laboratoire virtuel temps réel a été mis en oeuvre sur le plateau de tournage avec un Cameron filmant un mélange d'acteurs en Motion Capture dans des décors virtuels...splendide !
Le système, qui dispose d'une gestion des Assets optimisée (notamment pour les squelettes des personnages), est pour la première fois vraiment centré sur le réalisateur : il permet des déplacements d'objets en temps réel, et de faire ainsi une composition spatiale directe. C'est bien la première fois au monde qu'un réalisateur maîtrise tout sur un film avec de la Motion Capture.
Le système utilise conjointement des caméras Sony Fusion 3D et le système baptisé « Simulcam ».
Côté logiciels 3D, cela reste beaucoup plus classique, avec le couple Maya et Rhinocéros 3D pour le film, alors que c'est 3DS Max et ZBrush qui ont servis à l'élaboration du jeu.