Tout jeu a ses règles
Dames, échecs, jeux de rôle papier, FPS, MMORPG… Les jeux, qu’ils soient physiques ou numériques, présentent une caractéristique commune : un ensemble de règles qui permet, tout simplement, de jouer. Certains en ont très peu (une vingtaine pour le jeu de dames), d’autres sont beaucoup plus complexes (plusieurs milliers pour les jeux vidéos les plus poussés).
Le jeu vidéo est un art (par sa création, non son support) et, comme tout art, il se définit par un auteur qui conçoit et un spectateur qui perçoit. Sauf que, dans le cas qui nous intéresse, l’œuvre en question requiert la participation active du second. Alors la question se pose : quel procédé employer afin que cet acteur ne dénature pas l’œuvre du créateur ? La réponse est simple : en établissant des règles. Mais les règles peuvent être contournées ou, pire, ne pas prévoir toutes les situations.

Exemple concret : prenons un jeu de rôle papier type Donjons et Dragons. Une porte est gardée par un redoutable adversaire (misons sur un troll baveux et crasseux). Le maître du jeu (MJ : celui qui connaît les règles) offre au joueur trois possibilités : fuir, attaquer ou négocier son passage. Ces options sont définies par les règles. Mais rien n’empêche le joueur de déclarer qu’il va attendre que le troll s’endorme pour le contourner. Cette situation est possible, le MJ ne peut s’y opposer car aucune règle n’empêche le joueur d’agir ainsi. Ici le cas est relativement simpliste, mais il s’applique également au jeu vidéo. On parle de « gameplay émergent ».