Le crowdfunding : pour qui, pour quoi ?
Sur le papier, le financement participatif semble une idée merveilleuse. Mais dans la pratique, cette solution ne s’adresse pas forcément à tous types de projets et n’a pas l’ambition de venir remplacer les méthodes traditionnellement utilisées pour lever des fonds. Il y a des projets qui se prêtent plus ou moins bien au crowdfunding et d’autres qui correspondent moins à ce système, tout comme il y a des plateformes plus ou moins adaptées à différents types de financements participatifs. « Le marché se segmente en quatre activités différentes », explique Vincent Ricordeau, co-fondateur de KissKissBankBank, une des principale plate-forme de crowdfunding européen. « Il y a les plates-formes de don, dont nous faisons partie, qui proposent aux utilisateurs de donner en l’échange de contreparties, parfois symboliques ou matérielles, et de contribuer au financement d’un projet. Mais sous le terme financement participatif, on retrouve également les plateformes de prêt solidaires, celles de prêt avec taux d’intérêt entre particulier, et enfin celles qui proposent de prendre des actions dans des jeunes start-up. Ces différentes plateformes obéissent à des logiques très différentes »

Anaxago est sûrement moins connue du grand public que des plateformes telles qu'Ulule ou Kickstarter, mais cette société française est spécialisée dans le financement de Start Up via le financement participatif.
Les plateformes de choix pour les projets artistiques et créatifs sont généralement les plateformes de dons, qui permettent au porteur de projet de présenter au public ses ambitions et de recolter des dons afin de financer son idée sans forcement se préoccuper de la rentabilité à long terme. Bien évidemment, un mécanisme d’incitation est mis en place afin de récompenser les donateurs en fonction de leur générosité, mais ceux-ci sont fixés par le porteur du projet en fonction de ses capacités, de la somme demandée et de ce qu’il est prêt à assumer.
Mais même sur les plateformes de dons, tous les projets ne sont pas égaux les uns par rapport aux autres : « On constate deux grandes catégories : d’une part les petits projets artistiques ou culturels qui récoltent en moyenne aux alentours de 4000 euros, et d’autre part les projets de designers, qui utilisent la plateforme pour lancer la production d’un produit innovant », analyse Vincent Ricordeau. « Ces derniers sont potentiellement capables de réunir des sommes impressionnantes, les donateurs sont généralement plus attirés par la possibilité d’obtenir l’objet en question en premier. Mais ce sont aussi ces projets qui présentent le plus haut niveau d’échec ».
Sur la plupart des plateformes de financement participatif, les plus gros succès sont en effet tenus par des projets ayant pour finalité un objet concret et tangible, et la campagne est plus difficile pour un porteur de projet cherchant à développer un service Web ou une application par exemple. Mais les coûts de production étant généralement moindre, la somme est réunie plus facilement.