Les Fablabs : apprendre et créer
Lorsqu’on se penche sur les imprimantes 3D, on rencontre assez rapidement un mot qui semble revenir un peu partout : les Fablabs. Ces associations proposent en effet au grand public d’accéder à différentes machines-outils pilotées par ordinateurs, découpe laser, fraiseuse de précision et autres machines du genre.
Les Fablabs sont nés au MIT, sous la houlette de Neil Gershenfeld, un professeur qui s’était amusé à donner un cours sobrement nommé « Comment fabriquer (presque) n’importe quoi ». L’engouement des étudiants pour ce cours se diffusa à travers le monde et le réseau des Fablabs naquit, autour de cette idée fondatrice que les outils de fabrication numérique devaient être partagés et accessibles à tous ceux qui en avaient besoin. Dans le même temps, ces nouveaux ateliers ont attiré l’attention des médias grâce aux imprimantes 3D. Elles n’étaient pourtant pas particulièrement recommandées par Neil Gershenfeld dans les Fablabs, mais avaient le mérite d’être télégénique.
« L’impression 3D n’est pas vraiment au cœur de nos activités, mais leur construction est une étape importante pour un Fablab qui débute », explique Arthur Schmitt membre fondateur du Petit Fablab de Paris et designer chez Nod-A. « Quand on a construit une imprimante 3D, on a touché un peu à tout. On a fait du code, de la mécanique, on a réussi à mener à bien un projet complexe ».
La démarche des Fablabs, c’est de proposer aux visiteurs et habitués un espace de travail, équipé en machine-outils et imprimantes 3D, afin de permettre l’apprentissage et le prototypage rapides de leurs projets. « Nous ne sommes pas des prestataires de service », rappelle Emmanuelle Roux, cofondatrice du FacLab « le but, c’est que les gens apprennent à se servir des machines et comprennent le processus de création. On vient ici pour essayer, pour expérimenter et tester des choses, pas pour imprimer des produits finis »
Une imprimante type Reprap, un des premiers modèles d'imprimante 3D à avoir percé vers le grand public.
La plupart des imprimantes 3D hébergées par ces lieux sont réalisées par les membres eux-mêmes. On est loin de la qualité des imprimantes 3D industrielles, mais ces imprimantes "Do It Yourself" sont déjà très efficaces. Les principaux matériaux utilisés sont en plastique, ABS (Acrylonitrile Butadiène Styrène) ou PLA (Acide Polyactile) et les machines, de taille réduite, peuvent imprimer des volumes allant en moyenne de 15cm3 à 20cm3. Mais les Fablabs sont, par essence, en perpétuelle évolution. Les membres se lancent souvent dans des projets d’amélioration des machines déjà en place, et les possibilités de ces ateliers augmentent régulièrement.